Jeudi soir, j’ai défendu avec ma collègue Martine Filleul le droit de vote à 16 ans. La majorité sénatoriale a malheureusement rejeté cette proposition de loi déposée par le groupe des sénatrices et sénateurs socialistes. Une proposition qui aurait donné un nouveau souffle à notre démocratie, en adressant un message de confiance aux jeunes.
Féminisme, préservation de la planète, lutte antiraciste… : les jeunes ne se sont jamais autant mobilisés pour des causes qui leur tiennent à cœur. Pourtant, élection après élection, leur abstention s’aggrave et interroge notre démocratie.
Après la reconnaissance du droit de vote, la conquête du droit de vote des femmes et l’abaissement du droit de vote à 18 ans, cette proposition s’inscrit dans le sens du progrès. Une démocratie forte prend de meilleures décisions lorsqu’elle prend en compte la voix du plus grand nombre, surtout quand de nombreuses décisions engagent les générations futures.
Afin de permettre aux jeunes d’acquérir une réflexion politique libre et éclairée, notamment à l’école, lieu d’apprentissage et de compréhension de la société, la proposition de loi prévoyait également la création d’un enseignement de science politique au collège.
Elle prévoyait enfin la généralisation des conseils municipaux de jeunes dans les communes de plus de 5 000 habitants et dans les départements. Une proposition concrète pour offrir aux jeunes l’opportunité d’être partie prenante de la démocratie locale.
A l’évidence, permettre aux jeunes de pouvoir voter dès l’âge de 16 ans n’est pas la solution miracle à l’abstention et encore moins une solution exclusive. C’est néanmoins une des réponses possibles parmi d’autres et un message de confiance adressé aux jeunes qui doivent pouvoir prendre part à la conversation démocratique de notre pays.