Je ne pensais pas que le 40ième anniversaire de la Décentralisation pourrait être fêté dans des circonstances mondiales aussi tragiques.
Même s’il est difficile de parler d’autres sujets que celui de l’Ukraine, il faut néanmoins rappeler les 40 ans de la loi du 2 mars 1982 parce que celle-ci a radicalement transformé notre pays.
Incarnation de la volonté politique de la gauche, première loi du premier septennat de François Mitterrand, elle est mise en place par un ministre qui connaissait parfaitement les territoires, Gaston Defferre sous l’égide d’un Premier ministre, Pierre Mauroy, lui aussi fin connaisseur des réalités locales.
Le transfert des exécutifs aux élus, la fin de la tutelle du préfet, la transformation de la Région en collectivité puis, plus tard, l’attribution de compétences de l’État aux collectivités dans de nombreux domaines sont autant de ruptures qui marquent en profondeur notre pays.
Toutes ces mesures ont libéré les initiatives territoriales. De multiples politiques publiques novatrices ont été mises en place et des investissements essentiels ont pu être faits. En peu de temps le visage des territoires et de la France a changé, souvent de manière définitive.
Cela ne signifie pas que des difficultés ne demeurent pas. L’entrée dans une période de rationalisation budgétaire depuis le début du siècle en témoigne. En outre, alors qu’elle est omniprésente dans nos vies, la connaissance de la décentralisation est inversement proportionnelle à son importance. Cette méconnaissance citoyenne qui se double désormais d’une abstention forte aux échéances locales montre par ailleurs qu’il va falloir repenser le fonctionnement de notre démocratie locale, véritable angle mort de la Décentralisation.
Si vous souhaitez aller plus loin sur tous ces aspects – et bien d’autres…- je vous invite à vous procurer le livre que j’ai coécrit avec mon collègue Vincent Aubelle. Il sera disponible en librairie le 23 mars prochain…